TikTok, l’application chinoise phare de partage de vidéos, est devenue un véritable phénomène mondial. Avec plus d’un milliard d’utilisateurs actifs mensuels à travers le monde, elle est omniprésente dans la culture populaire, les campagnes marketing et même les mouvements sociaux. Pourtant, TikTok reste au cœur de nombreuses controverses, notamment en matière de protection des données et d’influence politique. L’idée d’interdire l’application a été évoquée dans plusieurs pays, mais cela semble mission impossible. Voici cinq raisons expliquant pourquoi cette interdiction s’avérerait être une chimère.

1. Un enjeu économique colossal
TikTok représente un écosystème économique gigantesque. L’application a permis l’émergence de milliers de créateurs de contenu, qui ont fait de TikTok une véritable plateforme lucrative grâce aux partenariats avec des marques et aux revenus publicitaires.
Aux États-Unis, TikTok aurait contribué à la création de plus de 18 000 emplois directs en 2022.
En France, l’application représente une contribution de 1,4 milliard d’euros au PIB en 2023 grâce aux PME présentent sur TikTok. Ces PME ont également permis la création de 12 500 emplois ! Ainsi, pour de nombreuses entreprises françaises, TikTok est perçu comme une plateforme de levier de croissance.
Une interdiction priverait donc de nombreux professionnels, PME et grandes entreprises d’une source essentielle de revenus et d’opportunités commerciales. Cette dimension économique rend l’idée d’une interdiction peu viable.
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2. Un réseau social trop enraciné dans la culture populaire
Avec ses trends viraux, ses challenges et ses créateurs devenus stars internationales, TikTok influence largement la culture populaire mondiale. Il ne s’agit pas seulement d’une application, mais d’un média à part entière, un moteur de divertissement et de créativité.
Une interdiction serait perçue comme une atteinte à la liberté d’expression par une grande partie de la jeunesse, et risquerait d’entraîner une rébellion numérique. Comme le cas des interdictions tentées par Donald Trump lors de son premier mandat entre 2017 et 2021.
C’est en 2020, que le président américain affronte bien cette difficulté : les utilisateurs ont massivement protesté, et la tentative s’est soldée par un échec puisque le décret a été bloqué par juge fédéral.
Cependant, dans la nuit du 18 au 19 janvier 2025, TikTok a bien été banni des États-Unis et un message d’erreur s’affichait sur la plateforme. Mais 12 heures plus tard, l’application était à nouveau disponible grâce à Donald Trump.
3. Des précédents juridiques défavorables
Comme évoqué dans la partie 2, Donald Trump avait tenté d’interdire TikTok aux États-Unis pour des raisons de sécurité nationale, accusant la plateforme de collecter des données pour le gouvernement chinois : « (TikTok) capture automatiquement de vastes pans d’informations de ses utilisateurs, liées à ses activités internet telles que les données de localisation, de navigation et d’historique de recherche. Ces données sont susceptibles d’être accessibles au Parti communiste chinois ».
Cependant, la mesure avait été bloquée par les tribunaux, qui avaient jugé l’interdiction non conforme au premier amendement de la Constitution américaine, garantissant la liberté d’expression. Aujourd’hui, l’administration américaine cherche plutôt à réglementer la plateforme que à la bannir.
Cette expérience montre que les états de droit, comme les États-Unis ou la France, se heurteront à des barrières juridiques si une interdiction totale est envisagée.
4. L’émergence d’applications concurrentes similaires
Interdire TikTok reviendrait à ouvrir la voie à des clones ou des alternatives similaires. Déjà, des plateformes comme Instagram Reels ou YouTube Shorts tentent de rivaliser avec TikTok en reproduisant ses fonctionnalités. Si TikTok venait à disparaître, d’autres plateformes prendraient rapidement le relais.
Pendant la période où TikTok a été temporairement banni aux États-Unis, en 2 jours, c’est environ 700 000 Américains qui se sont tournés vers des alternatives comme RedNote, illustrant la capacité des utilisateurs à s’adapter rapidement.
Une interdiction ne résoudrait donc pas les inquiétudes sur la sécurité des données ou l’influence culturelle puisque comme TikTok, RedNote récolte énormément données comme ta caméra, tes photos, ton micro, ta géolocalisation…
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5. La dépendance des marques et institutions
TikTok est devenu un canal de communication incontournable pour les marques, les médias et même les institutions publiques.
En France, des organisations comme le Ministère de la Santé ont utilisé TikTok pour promouvoir des campagnes de sensibilisation, notamment durant la pandémie de Covid-19. Une interdiction déstabiliserait ces stratégies de communication, alors que TikTok offre un moyen unique de toucher les jeunes générations.
Comme cette vidéo TikTok réalisée par le gouvernement Français :
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Conclusion
Interdire TikTok s’avère être un défi extrêmement complexe, voire impossible. Entre son impact économique, son enracinement culturel, les précédents juridiques et son importance dans les stratégies de communication, TikTok semble inévitable.
Les débats autour de l’application reflètent surtout des tensions profondes liées à la souveraineté numérique et à la place de la Chine dans le paysage technologique mondial.